
Hogan Lovells 2024 Election Impact and Congressional Outlook Report
Dans un contexte toujours croissant de règlementation de la vie en ligne et notamment des plateformes, c’est au tour du marché de l’influence d’attirer l’attention conjointe du législateur, du gouvernement et des autorités de contrôle. Avec pas moins de quatre propositions de loi déposées en à peine trois mois, et un début d’année lancé par une consultation publique initiée par Bruno Le Maire et la publication d’un rapport de contrôle DGCCRF dénonçant une majorité des pratiques d’influence contrôlées, l’intention d’encadrer le marché de l’influence est clairement posée comme une priorité pour 2023. Supports privilégiés des professionnels de l’influence, les plateformes en ligne auront un rôle important à jouer pour assurer le succès de ces nouvelles mesures, avec de nouvelles obligations potentielles à prendre à compte dans leur fonctionnement et leurs relations contractuelles.
De nombreuses voix se sont récemment élevées pour appeler à davantage d’encadrement de l’activité des professionnels de l’influence. Cette volonté d’encadrement est justifiée par toujours plus de dérives observées dans le secteur (publicité trompeuse, partenariats opaques, promotion de produits illicites, dropshipping) dans un mouvement global de désertion des canaux de communication dit « traditionnels » au profit des réseaux sociaux, notamment de la part de la plus jeune génération, et de l’émergence d’une nouvelle forme de célébrité en ligne. Selon la DGCCRF, le constat global est sans appel : suite à des contrôles effectués dans le secteur, elle a constaté que 60% des influenceurs ne se conformaient pas à la règlementation applicable sur la publicité en ligne et le droit de la consommation.
Ainsi, depuis le 15 novembre 2022, quatre propositions de loi ont été déposées à l’Assemblée Nationale, la plus récente étant datée du 31 janvier 2023. Parmi les propositions principales figurent notamment la création d’un cadre légal et contractuel dédié aux professionnels de l’influence, l’interdiction de la promotion de certains produits jugés sensibles par des influenceurs sur les réseaux sociaux, ou encore le renforcement des moyens des autorités de répression des fraudes (notamment par l’introduction de sanctions visant spécifiquement les influenceurs).
Si ces nouvelles obligations concerneraient en premier lieu les professionnels de l’influence eux-mêmes, les plateformes en ligne sont également visées par ces propositions de loi. Les plateformes sont les interfaces privilégiées des influenceurs, sans lesquelles rien ne serait possible. Ainsi, les plateformes auront un rôle essentiel à jouer dans l’assainissement des pratiques de l’influence. Parmi les obligations auxquelles pourraient être soumises les plateformes en lignes :
Les plateformes en ligne doivent rester attentives aux suites apportées à ces propositions de lois. En cas d’adoption de ces nouvelles obligations, elles seront tenues de :
En pratique, la DGCCRF est souvent très pointilleuse lorsque les plateformes apportent subitement des modifications à leurs outils et processus en ligne ainsi qu’à leur documentation contractuelle, ces modifications ayant souvent des impacts forts sur la protection des droits des utilisateurs et de leurs données à caractère personnel. Ainsi, d’expérience, ce type de modifications nécessite une certaine anticipation et préparation, pour assurer une mise en œuvre conforme et dans les délais requis (tant du point de vue du droit de la consommation que des éventuelles contraintes internes des plateformes, notamment en terme de mises à jour techniques).
Rédigé par Jessica Clemens-Jones.